LOUIS BOUGLÉ

(4/5) La pêche au lancer à l'américaine...

       

 

   Les deux temps du lancer

 de droite à gauche 
 Les deux temps du lancer  de gauche à droite
Le lancer vertical     Après le lancer: Récupération de la ligne

 

Témoin de cette époque révolue et des origines des méthodes de lancer cet article qu'Henry de France écrivit dans la revue "Le Pêcheur" en avril 1907:

"M. Ch. Quincy, l’auteur bien connu de nombreux ouvrages et monographies sur la pêche et la pisciculture, qui font autorité en la matière, nous fait l’honneur, dans un article qu’il vient de publier dans le Courrier de Saône-et-Loire, de nous attribuer le mérite «d’avoir systématiquement appliqué le lancer à tous ou presque tous les genres de pêches.»

            A vrai dire, notre « mérite » n’a pas été bien grand, nous n’avons eu d’autre peine qu’à rassembler et synthétiser les travaux de nos devanciers.

            La pêche au lancer est plus ancienne qu’on ne le croit généralement. Déjà, en 1810, au dire de M. James A. Heushall, l’un des auteurs halieutiques les plus éminents des Etats-Unis, un pêcheur du Kentucky, nommé Georges Snyder, construisit le premier moulinet multiplicateur à lancer. Très rapidement, l’usage des cannes courtes à lancer d’une main se vulgarisa en Amérique. Cette méthode fut étudiée et perfectionnée par M. Heushall, et le premier ouvrage en langue française qui en fasse mention, à notre connaissance, est le « Carnet du Pêcheur » de M. Emile Gens et paru en 1893, chez Vinche, à Verviers (Belgique), et chez Goin, rue des Écoles, Paris.

 

        

    

    Le 1er avril 1902, M. Bouglé fit paraître un article sur ce même sujet qui  fit sensation.

            D’autre part les écrivains anglais avaient, bien antérieurement, préconisé le lancer direct du moulinet simple. Le Nottingham et ses dérivés, dont quelques-uns fort perfectionnés, sont depuis longtemps connus. Jusqu’à une date très récente pourtant, on ne les employa que sur de longues cannes à deux mains.

            Entre temps, M. Malloch inventait le moulinet qui porte son nom, moulinet dont l’axe est parallèle à la canne.

            M. Ilingworth, l’année dernière, créait, sur le même type, un engin d’une extrême sensibilité; tous deux, pourtant étaient d’un prix fort élevé.

            Enfin, MM. Hardy lançaient, tout dernièrement, un moulinet à lancer du type ordinaire, et pour canne à une main.

            Les nombreux articles qui furent consacrés à ces diverses inventions en montrèrent les diverses applications. Ils nous apparut alors que toutes les pêches, ou à peu prés, pouvaient comporter le lancer du moulinet et acquérir, dès lors, ce caractère nettement sportif qui n’avait été jusqu’alors que l’apanage presque exclusif des pêches à la  mouche.

            Pendant longtemps, nous avons été exclusivement partisan du  multiplicateur et de la canne courte à une main. L’expérience, cependant, nous a démontré que le multiplicateur ne permettait pas de résoudre tous les problèmes de lancer, et que les cannes, tout en devant rester maniables d’une main, ne devaient pas être trop courtes.

            Aussi avons nous été conduits à porter nos recherches du côté des moulinets à axe dans le même plan que la canne. Ceux-ci nous paraissent avoir un très grand avenir devant eux . Avec leur concours, non seulement toutes les pêches peuvent être rendues sportives, mais encore, et ceci est très important, leur construction  revenant à un prix très minime, peut permettre la pêche sportive à la portée de tous."

 

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