HENRY
DE FRANCE
PÈRE FRANÇAIS DU MOULINET
A TAMBOUR FIXE (1/3)
Hormis
l'attrait que représentent pour nous les vieux ustensiles de pêche et quelles
que soient les raisons qui nous poussent à les collectionner et donc les préserver,
il est indéniable que par leur conception, ingéniosité, esthétisme et
curiosité, ceux-ci ont tous contribué à l'histoire de la pêche.
Le
Vicomte Henry de France s'est éteint en 1947 à l'âge de soixante-quinze ans
dans la demeure de ses pères, le vieux château d'Arry, dans la Somme. |
Arry,
le château. |
Inventeur, il le fut sans conteste. Témoin la création de ce moulinet à dévidage en bout et l'ingénieux système de récupération du fil grâce à ce bâtonnet faisant corps avec la canne.
Mais qui donc excepté lui-même pouvait en parler le
mieux ? Ainsi l'extrait d'une lettre qu'Henry de France écrivit quelques mois
avant sa mort dans lequel il gravait dans la mémoire halieutique une de ces étapes
primordiales qui font le progrès : |
Le Malloch. Ce moulinet était de prix élevé et l'on devait constamment retourner le tambour pour éviter le vrillage de la ligne. |
J'ai présenté ce moulinet au concours du
Casting Club. En consultant les annuaires de ce dernier, j'y lis qu'en 1910,
j'ai remporté les premiers prix pour les lancers distance de 40 grammes plus un
record ( pour l'époque ) de 48m55 pour quinze grammes. En 1913, je relève un
prix pour un lancer de 43m50 pour 7gr5. Nous sommes incontestablement dans les
limites du lancer léger. En 1910, je relève également un prix de précision
à 20, 25 et 30 mètres ( 15 grammes ). |
"
La pêche sportive " |
La
guerre de 1914 a éclaté. Pendant plusieurs années, on n'a plus parlé du
moulinet à tambour fixe. Sauf erreur de ma part, ce moulinet a dû revenir
d'Angleterre vers 1932, à la suite des travaux d'Illingworth, qui furent à peu
près contemporains des miens, mais qui, à leur différence, s'étaient
poursuivis et surtout avaient été manufacturés. J'étais très handicapé
sous ce dernier rapport. Le moulinet à bâtonnet, même pourvu d'une canne
appropriée, devait s'établir à un prix très inférieur à celui d'un équipement
de moulinet à manivelle. Il n'est donc pas étonnant que ce dernier ait été
seul retenu. C'est un peu comme pour les livres, où une brochure populaire a
moins de succès auprès des libraires qu'un gros livre coûteux qui permet de
leur consentir des remises importantes. |